samedi 24 décembre 2016

De l'indépendance éditorialiste aux "Dîners du Siècle". Quand la presse passe à la soupe...

                         

                                
Evidemment, ils seront nombreux à nous jurer la main sur le cœur qu'ils n'en croquent pas.
Nous on veut bien, sauf que ces images parlent. 
Des images qui, me reprochera-t-on, datent un peu et respirent la promotion du Front National.
Tant pis. Ceux qui comprendront que je n'y puise que le contenu et pas le pedigree de ceux qui les mettent en ligne, poursuivront cette lecture. Les autres passeront leur chemin... 
Cette fameuse "caste" dont parle Marine Le Pen et qui fait sortir le placide Laurent Joffrin de ses gongs, c'est le "Club du Siècle".
Un "machin mondain" comme seule notre République baroque peut en enfanter, et qui concentre en un seul lieu tous les ingrédients de ce fameux clientélisme connivent des salons parisiens qui fait de la France cette putain pour oligarques avertis, et réduit les politiques qui la dirigent à de serviles maquereaux de quartier chargés d'en surveiller le trottoir.

Subtilement décrit par ses membres comme une sorte "d'atelier des idées" ou de "forum républicain", ce marigot rassemble ses pensionnaires chaque dernier mercredi du mois à l'Hotel Crillon pour y papoter autour d'une assiette à 80 euros.

                                               

Ce cercle très privé est l'oeuvre d'un journaliste franc-maçon, Georges Berard-Quélin, radical socialiste connu pour ses réseaux d'influence, et mu par l'idée de rapprocher les élites de la société civile avec celle du public, pour les mettre au service d'une République saine et constructive. La belle initiative...
Parfaitement opaque sur le contenu de ce qui s'y discute, s'y décide ou de ce qui s'y complote, le club adopte un fonctionnement de sous-marin. Navigation en eaux profondes, silence radio, pas de périscope. Les conditions pour monter à bord incluent une contribution de 160 euros par an et bien entendu une certaine discrétion.

Mais qu'importe, appartenir à la ligue des gentlemen extraordinaires est un privilège qui comporte quelques règles visiblement peu contraignantes. Résultat, ça se bouscule au portillon.
Au premier abord, on se dit que nos limiers de l'information toujours prompts à aller foutre leur nez dans tout ce qui sent la pisse, seraient bien inspirés d'aller grattouiller dans cette espèce d'officine du mélangisme décomplexé.
Puis vient le moment ou l'on pose les yeux sur les listes des invités à cette sauterie mensuelle, et qu'on y découvre les noms de tous les grands tauliers de la presse nationale. Et là on comprend les bonnes raisons de ce black-out médiatique assourdissant.
Du même coup on comprend aussi la réaction épidermique de "Lolo" Joffrin à la vanne de Marine Le Pen. Suspecté de mettre les doigts dans ce pot de vaseline, le journaliste d'ordinaire flegmatique se lance dans une "cahuzaquerie" hystérique qui ferait passer Pinocchio pour un puceau boutonneux.  
Pas de bol, ses nom et prénom sont régulièrement couchés sur la liste des convives de ces casse-croute de la connivence. Pour un type qui se tartine d'indépendance journalistique tous les jours et de la tête aux pieds, forcément, ça la fout mal...
Et comme le montre sans ambiguïté la vidéo ci-dessus, difficile d'allumer les contres-feu habituels sur fond d'allégations mensongères et autres théories du complot.
Les Grands éditorialistes, les patrons de chaines, les syndicalistes, les politiques et les grands capitaines d'industries qui se pressent devant l'Hotel Crillon les derniers mercredi de chaque mois ne sont manifestement pas des doublures de cinéma, ni des sosies et encore moins des clones. Tout ce beau monde est là et bien là, en chair et en viande...
La décence et l'éthique voudraient que ceux de ces journalistes de renom qui se bousculent pour y être admis, nous expliquent ce qu'ils vont foutre chaque mois dans ce "dîner du siècle", aux cotés du gratin mondain de la politique, de l'économie et du grand patronat. Mais n'y comptez pas trop. Ces théoriciens de l'indépendance journalistique n'iront pas vous raconter qu'ils viennent y avaler la soupe savamment mitonnée par ce congloméra de notables multicartes, pour mieux vous la régurgiter dans leurs éditoriaux dès le lendemain.
Mais ces jourlaleux se soucient-ils vraiment au fond de ce que pensent les français de leur intégrité ?
Le désaveux que leur renvoie l'opinion publique de plus en plus clairement, n'est-il pas le signe qu'un point de non-retour à été atteint et qu'ils en ont pris la mesure?
Il faut croire que oui, tant les plus éminents d'entre eux vont à la béquée mensuelle du "Siècle" sans même prendre le soin de se cacher.

Pas un jour sans que ce métier de journaliste ne perde un peu plus de son âme, et ce, par la faute de certains d'entre eux, et non des moindres, qui se seront vendus aux pouvoirs de toutes sortes et auront mangé à tous les râteliers.
La défection que leur témoignent les français aujourd'hui n'est que la sanction qu'ils méritent amplement. Plus une émission politique, plus une interview qui ne fasse pas l'objet de critiques sévère des prestations journalistiques.
Qui peut encore croire à la pugnacité d'un David Pujadas ou à l'indépendance d'une Arlette Chabot, quand ceux-ci sont allé deux jours plus tôt tailler le bout de gras dans la torpeur feutrée des salons parisiens, avec ceux qu'ils auditionnent en direct sur leurs plateaux ? 

Le gout de la soupe bien grasse aura eu raison de leur déontologie, et le français qu'ils ont trop longtemps considéré comme un blaireau manipulable, à ouvert les yeux le jour ou son smartphone lui a enfin montré ce qu'il ne devait pas voir.
Ils continuent de ne pas tenir compte de cette mutation sociétale ? Tant pis pour eux...
Qu'ils aient au moins l'élégance de cesser de pleurnicher publiquement sur le procès en illégitimité qui leur est fait, et qu'ils réservent leurs jérémiades aux prestigieux convives qui, un mercredi sur quatre, leur servent la pitance qu'ils viennent quémander dans l'intimité cotonneuse des "Dîners du Siècle".

Jamais ils n'auront autant mérité la trique qui leur cingle le cul...

Eric.




  


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